L'histoire commencecertainementdans un bar néerlandais...

Un piano et une mini-jupe. Une barrière du langage mais de fil en aiguille, je nais avec une double nationalité dans une famille d’artistes. Du pinceau à l’expression corporelle, chacun y va de sa passion, de ses envies et de ses expressions. Un moment vient le jour où, après le bac, il faut choisir parmi tout ce que l’on aime pour en faire son métier. De vétérinaire à styliste, je me suis finalement retrouvée à imaginer trente façons de dessiner la rencontre entre un cône et un plan. Quelques semaines plus tard, le verdict tombait, je faisais mes premières rencontres avec l’architecture. Du dessin à la coupe, de la chaise à Pompéi, de la fenêtre à l’appartement, et, après un projet urbain nageant la brasse coulée, je pose un pied dans le paysage après avoir longtemps orienté mon regard vers l’extérieur, la fenêtre et son paysage.

Je rencontrele 'Colosse des 20 000'

On entre en paysage comme on pose la première fois le pied au sol, on tâtonne, parfois on tombe, mais toujours on cherche et on expérimente. Au fil des projets on affirme des envies ou orientations particulières auxquelles on tient. Néerlandaise, lettone quelque part au fond de mon coeur, française, j’ai évolué dans un univers multiculturel où chacun se posait des questions qui enrichissent aujourd’hui encore mon propre parcours. Rien d’étonnant à ce que mon choix de diplôme se soit porté sur un ailleurs atypique. Après bien des recherches sur des territoires inconnus ou des situations particulières, véhiculant à la fois imaginaires et clichés, je découvre un hôtel au bord de la mer Baltique qui ferait plusieurs centaines de mètres de long et qui accueillerait les Berlinois en week-end. Je rencontre le ‘Colosse des 20 000’ en 2008, le site est un lieu tiraillé, marqué physiquement voire historiquement par le temps, mais pourtant bien implanté dans une réalité physique, historique, sociale et géographique. Marquant le jury à l’issue d’une année de travail et de recherches, je sors de l‘ENSAP Lille avec les félicitations en juillet 2009.

Une nouvelle porte s’ouvre alors. Finis les études et les projets imaginaires et idéels, j’entre à l’Atelier Alfred Peter Paysagiste trois mois après ma sortie de l’école. L’heure n’est plus aux expérimentations, je suis presque immédiatement détachée de l’agence sur le plateau d’Egis Rail à Dijon. Tremblante, jeune, et à mes propres yeux ignorante, je découvre la machinerie des projets de transport multimodaux et des projets urbains d’envergure.